Guide des alternatives aux paiements par carte

Section 3: Guide des alternatives aux paiements par carte

Points à retenir
  • Proposer un plus large choix de moyens de paiement en ligne et permettre aux clients de choisir comment ils désirent payer devrait augmenter la conversion.

  • Les trois principaux types de paiements alternatifs sont les virements bancaires, les porte-monnaie électroniques et le système de Buy now pay later (BNPL)/paiement fractionné.

  • Les paiements basés sur des réseaux par carte ont une bonne couverture mondiale et sont populaires auprès des consommateurs dans certaines régions de l’Europe mais ils ont souvent de piètres résultats en termes de coût, sécurité et vitesse de règlement.

Laisser les clients choisir comment ils souhaitent payer et leur proposer les bonnes alternatives aux cartes sont des facteurs qui encouragent les ventes. Une étude britannique montre que les acheteurs en ligne sont plus enclins à acheter à un vendeur si les bonnes options de paiement sont disponibles (YouGov / TrueLayer 2021) et moins enclins à abandonner leur panier (Checkout.com 2021). Offrir plus de choix de paiements accélère également le processus d’achat, surtout sur les mobiles (Forbes, 2019).

Qu’est-ce qu’un moyen de paiement alternatif ?

Les MPA sont des alternatives aux paiements par cartes internationales de type Visa, Mastercard et Amex. Nous pouvons classer les moyens de paiement alternatifs en trois domaines : virements bancaires, porte-monnaie électroniques et système buy now pay later ( ou paiements fractionnés).

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Graphique présentant la performance des différents moyens de paiement
3.0 Quelle est la performance des différents moyens de paiement ?

TrueLayer est un leader mondial des paiements open banking et permet à ses clients de payer en quelques clics grâce à leur application bancaire. Pas de carte, pas d’inscription, pas de soucis. Des millions de consommateurs et d’entreprises ont recours à TrueLayer pour payer des biens et des services. Que ce soit pour investir via Freetrade, accéder à des services bancaires avec Revolut ou acheter une voiture sur Cazoo, TrueLayer soutient la plupart des marques les plus innovantes d’Europe.

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Guide des alternatives aux règlements par carte: Virements bancaires

Points à retenir
  • Les virements bancaires constituent 17 % des paiements de l'e-commerce en Europe mais cette part devrait augmenter de 10 % au cours des quatre prochaines années.

  • Les moyens de paiement par virement bancaire se sont historiquement limités à des systèmes domestiques en Europe. La mise en place des API d’open banking depuis 2018 a changé la donne en permettant aux clients de n’importe quelle banque de payer des commerçants dans toute l’UE.

  • L’infrastructure de virements bancaires instantanés en Europe et au Royaume-Uni est essentielle à l’adoption des paiements open banking et constitue une option attrayante pour les commerçants et les consommateurs.

Les virements bancaires peuvent être initiés par le payeur (push) ou le bénéficiaire (pull). Plus récemment, grâce à l’introduction de l’open banking, les paiements push peuvent aussi être initiés par des prestataires tiers autorisés agissant au nom du payeur.

Graphique présentant le fonctionnement des virements bancaires
3.1 Le fonctionnement des virements bancaires

Virements bancaires manuels

Il s’agit de virements de compte à compte (A2A) initiés par le payeur directement via leur prestataire des services bancaires. Afin d’effectuer un virement bancaire manuel, le payeur se connecte à sa banque en ligne et saisit le code guichet et le numéro de compte du bénéficiaire, le montant à envoyer et en général la référence du paiement afin d’effectuer le paiement.

Payer via un système bancaire national (PAR EX. IDEAL, SWISH) 

Les systèmes de paiement appartenant à et gérés par des banques nationales (comme iDEAL aux Pays-Bas et Swish en Suède) permettent aux consommateurs de payer en utilisant leur application bancaire, en scannant un QR code ou en validant un lien de paiement fourni par un commerçant. Dans ce modèle, le payeur et le bénéficiaire (c.-à-d. le commerçant) sont tous deux desservis par une banque participante au système. La banque du payeur autorise un virement bancaire vers la banque du commerçant à un coût inférieur à l’utilisation des systèmes de cartes.

Paiements open banking

Les paiements open banking permettent à des prestataires tiers d’initier un virement bancaire au nom et avec l’autorisation du payeur. Le paiement est authentifié par la banque du payeur via une redirection vers l’application bancaire du payeur permettant de transmettre les identifiants (comme des éléments biométriques). Les paiements open banking fonctionnent parce que les banques ont été contraintes (par la Directive des services de paiement ou DSP2) d’autoriser l’accès à la fonctionnalité de paiement aux prestataires tiers via des API sécurisées.

Les paiements open banking peuvent être utilisés pour des achats. Le prestataire tiers a un contrat avec le commerçant lui permettant d’accepter des paiements open banking. Sur la page de paiement, le payeur choisit l’option de virement bancaire et est redirigé vers sa banque pour autoriser le paiement. Le prestataire tiers génère les informations relatives au bénéficiaire, ce qui garantit que le virement ne sera pas mal acheminé par erreur (tel que cela peut se produire avec les virements bancaires manuels). Les prestataires tels que TrueLayer ont développé des connexions via API avec des centaines de banques, créant ainsi un nouveau réseau de paiements open banking.

Les virements bancaires, également appelés virements de compte à compte (A2A), représentent 17 % des paiements de l'e-commerce en Europe et au Royaume-Uni. Ils devraient augmenter de 10 % au cours des quatre prochaines années.

Au cours des dix dernières années, les acteurs du monde entier ont réalisé des investissements importants afin de moderniser leur infrastructure de paiement interbancaire héritée de l’ancien système et passer à des paiements plus rapides ou instantanés.

  • Faster Payments Service (FPS) au Royaume-Uni. Il s’agit d’un système de règlement par compensation qui ne nécessite que quelques secondes pour créditer des fonds sur le compte bancaire du bénéficiaire presque immédiatement.

  • Des systèmes de paiement instantané pan-européens sont également en place, comme SEPA INST qui permet aux paiements d’atteindre le bénéficiaire en moins de dix secondes. Le Règlement des paiements instantanés TARGET (TIPS) et RT1 (mis en place par EBA Clearing) sont deux systèmes de paiement soutenant les paiements instantanés dans l’UE.

L’infrastructure de paiements instantanés favorise l’adoption des paiements open banking et constitue une option attrayante pour les commerçants et les consommateurs. Les consommateurs peuvent facilement payer en utilisant leur application bancaire et les fonds sont versés au commerçant bien plus rapidement que par des cartes de paiement.

Les initiations de paiement peuvent fonctionner sur une base pan-européenne car ils sont basés sur la disponibilité des API dans toutes les banques de l’UE. Cela s’oppose aux systèmes tels que IDEAL et Swish qui ne fonctionnent qu’au niveau national.

Depuis l’introduction de la directive DSP2, les prestataires de paiements open banking (également appelés Prestataires de services d’initiation de paiement, ou PSIP) sont arrivés sur le marché avec des services permettant d’effectuer un virement bancaire au profit d’un commerçant rapidement et facilement. Comme les banques ont fourni des API en mesure d’activer des services de PSIP, les clients peuvent effectuer des paiements en toute sécurité sans partager leurs identifiants ou données de paiement sensibles avec qui que ce soit en dehors de leur banque.

Grâce aux progrès technologiques, comme l’émergence de l’open banking, proposer les virements bancaires aux clients a beaucoup de sens d’un point de vue opérationnel et commercial.

Fonds immédiats

Les commerçants reçoivent les fonds immédiatement lorsqu’il est fait usage de systèmes de paiement instantané. Par opposition, les paiements par carte ont besoin de 2 à 5 jours pour être compensés sur les comptes du commerçant (les commerçants peuvent recevoir une garantie de paiement une fois que la transaction par carte est autorisée bien que cela ne favorise pas la liquidité du commerçant).

Des coûts réduits

Les commerçants devraient payer des commissions plus faibles lorsqu’ils acceptent des virements bancaires par rapport aux cartes de crédit et de débit, malgré les tentatives des régulateurs de faire baisser les commissions interbancaires sur les cartes et les frais de service aux commerçants. Une récente étude commandée par Eurocommerce a conclu qu’« en moyenne, les commerçants européens payaient plus pour accepter chaque transaction par carte qu’avant la réglementation. »

Pas de chargebacks

Contrairement aux paiements par carte, les paiements par virement bancaire ne présentent pas de risque de chargeback pour les commerçants. Pour certains commerçants, les pertes générées par les chargebacks peuvent être importantes et porter atteinte à la rentabilité. Alors que de meilleures techniques de gestion du risque et des initiatives réglementaires fortes ont réduit l’incidence de la fraude pénale en ligne, il est évident que la rétrofacturation frauduleuse (ou fraude amicale) est de plus en plus fréquente. Il s’agit d’acheteurs qui nient avoir reçu les marchandises qu’ils avaient commandées ou qui prétendent à tort que les marchandises ont été endommagées lors du transport. Ces pertes sont excessivement assumées par les commerçants. Dans une enquête auprès des entreprises menée par Chargebacks 911, 9 personnes interrogées sur 10 ont répondu que la fraude à la rétrofacturation était inquiétante pour leur entreprise. 

Données riches via open banking

Lorsque les virements bancaires sont associés à l’open banking, l’expérience des paiements de bout en bout peut être améliorée. Par exemple, via l’open banking, un commerçant peut facilement vérifier le nom et l’adresse de la personne qui paye grâce aux informations de la banque ou comprendre si un paiement récurrent échoue du fait de fonds insuffisants en examinant l’historique du solde précédent d’un client (avec son consentement).

Empreinte d’acceptation

Contrairement aux paiements par carte utilisant des réseaux de carte internationaux, les réseaux de virements bancaires ont toujours eu tendance à être nationaux. Même les marques de paiement qui s’appuient sur des services de banque en ligne comme iDEAL aux Pays-Bas ou Pay-by-link en Pologne sont limitées aux clients dans leurs pays uniquement. Les marques de cartes de paiement comme Visa et Mastercard sont largement acceptées dans le monde entier par les canaux physiques et numériques.

Cela évolue grâce aux paiements open banking : La directive DSP2 a exigé que tous les prestataires de compte de paiement dans l’UE permettent les paiements open banking. Cependant, alors que le Royaume-Uni a créé une norme commune de l’open banking et que l’expérience de paiement est bonne, des différences dans l’application par les banques dans l’UE entraînent une disparité dans la qualité de l'expérience de paiement. L’autorité bancaire européenne a récemment agi sur ce point en incitant les régulateurs locaux à prendre une mesure de surveillance à l’encontre des banques qui imposent des obstacles à l’open banking.

Vitesse et coût des virements bacaires internationaux


Envoyer un petit paiement international peut être assez lent. Alors que les gros virements entre entreprises peuvent être traités assez rapidement, les petits paiements de détail peuvent demander plus de temps en fonction de l'infrastructure sous-jacente et peuvent aussi coûter cher. Des commissions de change s’appliqueront également.

Plus pratique

Les virements bancaires en ligne traditionnels peuvent exiger que le client quitte le site internet ou l’application qu’il utilisait, qu’il ouvre le site de sa banque en ligne et saisisse manuellement le nom du bénéficiaire, les informations du compte bancaire et la référence du paiement. Avec l’arrivée des paiements open banking, les virements bancaires modernes sont plus pratiques et sécurisés : les clients n’ont plus besoin de saisir manuellement les informations relatives au paiement ou au bénéficiaire et le flux de paiement commence et se termine sur le site internet ou l’application d’achat de départ. 

Paiements nationaux rapides et peu coûteux

Sur de nombreux marchés, les virements bancaires sont gratuits ou peu chers pour les clients car les banques facturent des commissions sur d’autres produits, mais pas sur les virements nationaux (bien que dans certains états membres de l’UE, les virements effectués par le système instantané SEPA sont toujours chers). Lorsque des systèmes de virement en temps réel ou plus rapides existent, ces virements bancaires permettent au commerçant d’expédier la commande immédiatement dès réception de celle-ci.

Chargebacks

Les consommateurs ont les mêmes protections dans le cadre de la loi (directive DSP2) lorsqu’ils utilisent des virements bancaires ou des cartes. Cependant, sur certains marchés, les systèmes de cartes ont introduit des mesures volontaires supplémentaires dans le cadre desquelles ils assument la responsabilité de l’expédition des biens et services. Cela se fait sous la forme de « 

chargebacks » lorsque les émetteurs de cartes remboursent les clients en cas de conflits suite à des achats et rétrofacturent les frais au commerçant. Les commerçants sont aussi pénalisés par les systèmes de carte en matière de réclamations de chargeback. 

Comme les systèmes ne participent pas à des paiements open banking, les chargebacks ne sont actuellement pas une option de ce type de paiement. 

Toutefois, les paiements open banking n’en sont qu’à leurs débuts et rien n’empêche les prestataires de ces services de développer des protections volontaires pour couvrir certains types d’achats si cela est demandé par les commerçants et recherché par les clients.

Manque de facilité de crédit

Les paiements open banking impliquent un transfert des fonds qu’un client possède sur son compte en banque. Cela signifie que, contrairement au paiement par carte de crédit ou carte de débit bénéficiant d’un découvert autorisé, les clients ne peuvent pas emprunter d’argent dans le cadre d’une transaction.

Guide des alternatives aux règlements par carte: Porte-monnaie électroniques

Points à retenir
  • Les porte-monnaie électroniques représentent 27 % des paiements de l'e-commerce en Europe et leur part de marché devrait augmenter d’ici 2026.

  • Les porte-monnaie réceptacles ou mobiles comme Apple Pay et Google Pay offrent une expérience utilisateur sans accrocs car les informations de paiement sont tokenisées. Cependant, ils se basent typiquement sur des réseaux par carte et souffrent donc des mêmes problèmes que les cartes.

  • Les porte-monnaie sont de plus en plus utilisés dans des secteurs comme les jeux en ligne et les marketplaces en ligne.

  • Les prestataires de porte-monnaie gèrent les deux extrémités de l’équation de paiement et facilitent les transactions en lien avec les services fournis via le porte-monnaie pour leurs partenaires. Cela leur permet, avec l’accord du client, d’accéder aux données du client et de les analyser.

Tous les porte-monnaie électroniques sont différents. Ils varient en fonction de la fonctionnalité qu’ils proposent. Certains porte-monnaie électroniques sont similaires à des comptes bancaires dans le sens où ils conservent des fonds servant à effectuer des paiements mais ceux-ci sont principalement, pour ne pas dire toujours, proposés par des organismes non bancaires (par ex. des émetteurs de monnaie électronique au Royaume-Uni ou dans l’UE).

Un client peut déposer ou retirer des fonds de son porte-monnaie par virement bancaire ou en utilisant une carte de paiement.

Les autres porte-monnaie électroniques (comme Google Pay et Apple Pay) ne sont que des représentations virtuelles de porte-monnaie physiques qui permettent aux clients d’accéder à des versions virtuelles de leurs cartes physiques.

Graphique présentant le fonctionnement des comptes de porte-monnaie
3.2 Fonctionnement des comptes de porte-monnaie
Graphique présentant les types de porte-monnaie numérique par fonctionnalité
3.3 Types de porte-monnaie numérique par fonctionnalité

Porte-monnaie à valeur stockée

Ils représentent des porte-monnaie traditionnels qui conservent les fonds que les clients utilisent pour effectuer des paiements. Comme un compte bancaire, votre compte doit être approvisionné avant qu’un paiement ne puisse être effectué. Les fonds peuvent aussi être transférés vers un compte bancaire lié. PayPal et d’autres prestataires comme Paysafe proposent des porte-monnaie à valeur stockée.

Porte-monnaie dissocié

Les porte-monnaie dissociés ne conservent pas de fonds mais sont reliés à une source de financement comme un compte bancaire ou une carte de paiement. Un paiement effectué à l’aide du porte-monnaie est directement prélevé sur le compte en banque ou la carte de paiement du client. Le porte-monnaie agit comme un canal ou un mécanisme intermédiaire d’accès à l’instrument de paiement source. En général, deux transactions se déroulent dos à dos : un paiement effectué par le client correspondant à une transaction de financement depuis l’instrument de paiement source en garantissant que le porte-monnaie n’ait pas de solde. PayPal offre cette option pour ses porte-monnaie.

Porte-monnaie sur un appareil physique

Des exemples courants sont Apple Pay et Google Pay. Comme leur nom l’indique, les porte-monnaie réceptacles stockent des identifiants de paiement et sont des représentations numériques des porte-monnaie physiques. Ils sont plus fréquents sur les appareils mobiles fonctionnant dans un environnement physique s’appuyant sur les technologies NFC ou à QR code. En tant que tels, il ne s’agit pas d’instruments de paiement alternatifs car le paiement est prélevé directement sur la carte.

Porte-monnaie en ligne

Les porte-monnaie peuvent aussi être définis en fonction du canal ou appareil depuis lequel l’acheteur interagit avec le vendeur. L’appareil du client lui servant à réaliser la transaction en ligne peut être un ordinateur, une tablette ou un appareil mobile. Certains porte-monnaie ne sont disponibles que sur des appareils mobiles.

Les porte-monnaie sont de plus en plus souvent utilisés comme moyens de paiement sous-jacent pour les paiements en ligne. Le porte-monnaie sera utilisé par les acheteurs et les vendeurs pour effectuer et recevoir des paiements. L’acheteur est en mesure d’alimenter le porte-monnaie depuis différents types d’instruments de paiement et le vendeur peut retirer les fonds reçus et les transférer sur un compte bancaire. Sur les marchés d’Asie et d’Amérique Latine, des « super applications » comme Line et Rappi produisent leurs propres porte-monnaie pour que les clients puissent payer plus facilement les différents services qu’elles offrent. 

Alors que les crypto-monnaies gagnent en popularité, les échanges de crypto-monnaies et les prestataires spécialisés proposent des porte-monnaie de crypto dans lesquels les clients peuvent stocker leurs actifs numériques. De plus en plus de prestataires vont arriver sur le marché et proposer de la monnaie fiduciaire ou réelle et des porte-monnaie de crypto conjointement.

Les porte-monnaie sont largement utilisés comme moyen de paiement par les marchands en ligne, les fintechs, les marketplaces et d’autres. 

Polyvalent au-delà des paiements

Certains porte-monnaie, surtout en Asie du Pacifique et en Amérique Latine ont évolué pour devenir des « super applications » et vont au-delà de l'e-commerce avec des services comme l’appel de taxis, la livraison de repas, les plateformes de discussion, les jeux, l’enseignement et la formation. Un prestataire de porte-monnaie électroniques peut ne pas fournir ces services supplémentaires mais s’associer avec les bons acteurs en partageant les revenus ou en générant des frais de service. Les porte-monnaie électroniques sont le point commun entre tous ces services. Les utilisateurs peuvent payer à l’aide de leurs porte-monnaie et peuvent aussi gagner des récompenses encourageant leur fidélité. Le porte-monnaie de l’application peut être alimenté via différents instruments de paiement. Les porte-monnaie électroniques fonctionnent souvent selon une infrastructure en boucle fermée proposant un choix de services afin de maximiser la rentabilité. Les meilleurs exemples de super applications sont Gojek et Grab en Asie du Pacifique et Rappi en Amérique Latine.

Conçus dans un but précis

Certains porte-monnaie sont acceptés par la plupart des commerçants en ligne et marketplaces alors que d’autres sont plus personnalisés pour des besoins spécifiques. Les porte-monnaie sont utilisés pour des domaines émergents comme les jeux en ligne et l’esport ou les téléchargements numériques, permettant au prestataire de contenu numérique de traiter le paiement plus facilement. Les porte-monnaie sont aussi particulièrement adaptés aux places de marché, qui gagnent en popularité lorsque les acheteurs et les vendeurs se voient proposer des porte-monnaie électroniques pour régler leurs obligations instantanément sur la plateforme commerciale.

Données riches

Tel que cela est expliqué ci-dessus, les prestataires de porte-monnaie électroniques gèrent les deux extrémités de l’équation de paiement. Par ailleurs, ils permettent les transactions en lien avec des services fournis via le porte-monnaie pour leurs partenaires. Cela leur permet, avec l’autorisation du client, d’accéder aux données du client et de les analyser, ce qui permet de comprendre le comportement de dépense du client et de proposer des services plus personnalisés aux clients.

Coûts élevés

Bien qu’il existe des exceptions, les porte-monnaie reviennent généralement plus chers aux commerçants en Europe que les cartes. Ceci est dû aux commissions d’interchange (réglementées à la baisse en Europe), ces commissions influencent la tarification pour les cartes par les commerçants. Les porte-monnaie sont habituellement privés, ce qui fait varier le prix en fonction de l’utilisation et des volumes de paiement des commerçants. Les porte-monnaie émis par les commerçants sont souvent moins onéreux, mais ont un coût technologique lié à leur design, leur implémentation et leur fonctionnement.

Intégration

En général, les commerçants doivent investir dans des technologies spécifiques pour accepter un porte-monnaie en particulier et assurer l’automatisation et l’intégration des paiements avec les procédures de commande et de finalisation de paiement. Des règles et des procédures peuvent aussi être mises en place lorsque l’on travaille avec des prestataires de porte-monnaie externes. Cela demande du temps et, par conséquent, des frais d’acceptation et d’administration supplémentaires.

Tout-en-un

Les porte-monnaie peuvent servir à stocker des informations différentes de celles des paiements, comme les récompenses des magasins, les cartes de fidélité, les bons de réduction et autres, et même les crypto-actifs de nos jours. Les super applications mentionnées précédemment illustrent les services tout-en-un auxquels les clients peuvent accéder sur une seule et même application, l’assurance et le commerce d’actions notamment.

Sécurité

Les utilisateurs soucieux de la fraude sur les cartes de crédit ou réticents à utiliser leur compte bancaire pour effectuer des paiements en ligne perçoivent souvent les porte-monnaie à valeur stockée comme étant fiables. En effet, un porte-monnaie dissocié ne dispose pas d’un solde et, dans le cas d’un porte-monnaie à valeur stockée, le solde peut-être maintenu à un montant minimum pour réduire l’impact d’une éventuelle fraude.

Contrôle du budget

Lorsqu’un porte-monnaie est utilisé à une fin spécifique, l’utilisateur est en mesure de contrôler ses dépenses en décidant du montant qu’il y dépose et du plafond de dépense qu’il fixe. Un montant spécifique peut être mis de côté, pour télécharger ou jouer à des jeux en ligne par exemple, ou encore effectuer des achats in-app.

Surveillance

Les porte-monnaie à valeur stockée servent de réserve d’argent que l’utilisateur doit surveiller pour vérifier qu’elle contient assez d’argent pour ses paiements et la recharger, si nécessaire. L’expérience utilisateur peut alors se trouver interrompue si le rechargement n’est pas rapidement fait ou si des problèmes surviennent. Les clients n’aiment pas non plus avoir un solde important, car les prestataires de porte-monnaie ne proposent pas d’intérêts sur les soldes des porte-monnaie, ou n’y sont pas autorisés. Ceci n’est pas un problème pour les porte-monnaie dissociés et les porte-monnaie réceptacles.

Coûts

Certains types de porte-monnaie populaires sur des secteurs en ligne spécifiques engendrent des frais, notamment ceux fournis par des entreprises de crypto-monnaies ou de jeux en ligne.

Couverture

Des enseignes de cartes de paiement telles que Visa, Mastercard et American Express ont une couverture mondiale. Beaucoup de porte-monnaie ne disposent que d’une couverture limitée à certains secteurs, pays ou territoires. Le client pourrait donc être contraint d’utiliser plusieurs porte-monnaie lorsqu’il effectue des paiements en ligne, ce qui peut s’avérer fastidieux.

Guide des alternatives aux règlements par carte: Buy now pay later (BPNL)

Points à retenir
  • Les systèmes de paiement « Acheter maintenant et payer plus tard », ou BNPL, représentent 8 % des paiements numériques en Europe et leur part de marché devrait nettement augmenter d’ici 2026.

  • Les prêts remboursables par versement et le financement au point de vente existent depuis un certain temps, mais les nouvelles solutions BNPL offrent une meilleure expérience client.

  • Les commerçants peuvent accepter les frais plus élevés demandés par les prestataires de BNPL, car cela leur permet d’augmenter les ventes, tout en rendant leurs produits plus abordables.

  • La solution BNPL utilise généralement à d’autres réseaux de paiement : les prestataires peuvent proposer aux consommateurs différentes options de remboursement, notamment le paiement par carte et le mandat de prélèvement.

  • Comme pour toutes les formes de crédit, l’accessibilité des achats grâce aux conditions du paiement BNPL peut entraîner des problèmes de crédit pour les clients et un risque financier pour le prestataire de service BNPL.

Le paiement BNPL a été qualifié de « financement à la demande » et sa popularité auprès des clients est en hausse par rapport aux traditionnels emprunts par carte de crédit renouvelable, qui sont coûteux, compliqués et manquent souvent de transparence.

Le service BNPL ne date pas d’hier. Les prêts remboursables par versement et le financement au point de vente existent depuis un certain temps et offrent des services semblables. L’avantage principal des options de paiement BNPL plus récentes est l’expérience utilisateur améliorée. Les utilisateurs peuvent cependant avoir du mal à honorer les versements, ce qui peut entraîner un risque pour les prestataires de service BNPL.

Graphique montrant Comment fonctionne le BNPL
3.4 Comment fonctionne le BNPL

Lorsque le client sélectionne l’option BNPL à la caisse, il choisit généralement une option de remboursement, telle que le paiement en 3, 6 ou 12 mensualités. Ce service peut être exempt d’intérêts ou d’autres frais, et lorsqu’il y a des intérêts à payer, les coûts sont clairement indiqués, à l’inverse des emprunts par carte de crédit.

Exemple d'options de BNPL proposées lors du paiement
3.5 Exemple d'options de BNPL proposées lors du paiement

Offrir aux titulaires de cartes un crédit renouvelable ou illimité après avoir effectué un petit paiement minimum chaque mois peut exacerber les problèmes d’endettement des consommateurs. Avec une carte de crédit, il est souvent difficile de comprendre d’où vient la dette accumulée. Les régulateurs limitent le recours au crédit renouvelable dans beaucoup de pays en raison du problème présenté par les clients à faible revenu, ayant recours à des facilités de crédit renouvelable qui se retrouvent dans l’impossibilité de rembourser.

Les services BNPL ne garantissent pas que les utilisateurs ne seront pas endettés. Faire trop d’achats par BNPL entraînera les mêmes problèmes, les clients doivent agir avec discernement et le prêteur est tenu de communiquer clairement à l’utilisateur les frais et les potentielles pénalités auxquels il s’expose en effectuant des transactions BNPL.

Les solutions BNPL s’ajoutent généralement à d’autres systèmes de paiement : les prestataires peuvent proposer aux consommateurs différentes options de remboursement, notamment le paiement par carte et le mandat de prélèvement.

La concurrence dans le secteur du BNPL devenant plus forte, il se peut que les prestataires de BNPL se concentrent sur des niches dans lesquelles ils pourront développer des produits plus ciblés pour déterminer la solvabilité d’un client et identifier les marchés verticaux à haut risque.

Les leaders du BNPL pourraient, à l’avenir, étendre leur rôle de prestataire de crédit afin d’aider leurs partenaires à chercher de potentiels clients dans le domaine de l’e-commerce et même les accompagner dans le développement de boutiques en ligne.

Génération de revenus

En rendant leurs produits plus abordables pour les acheteurs, les commerçants ont la possibilité d’augmenter leurs ventes. C’est pourquoi ils sont généralement enclins à payer des frais plus élevés aux prestataires de BNPL. De nombreux prestataires tels que Klarna, Clearpay et Laybuy ne facturent pas d’intérêts aux acheteurs, mais peuvent facturer d’autres frais (Guardian 13 mai 2021), ce qui encourage les clients à acheter ce qu’ils veulent et payer comme bon leur semble, sans devoir payer d’intérêts.

Pas de frais de perception

Lorsque les commerçants travaillent avec des sociétés de BNPL, ils n’enregistrent pas les créances de BNPL dans leurs bilans comptables. Cela permet non seulement de libérer du capital pour le bilan, mais aussi de s’assurer qu’il n’y a aucun risque de frais de recouvrement potentiels ni de radiation de créances.

Rapprochement comptable

Lorsque le commerçant propose une solution BNPL ou de paiement par mensualité, de considérables frais généraux de rapprochement du back-office pourraient en résulter, selon la qualité et le comportement de la clientèle BNPL.

Les articles retournés doivent être évalués en fonction des montants déjà perçus et en suspens, afin que les clients puissent être remboursés correctement et que les écritures de contre-passation puissent être inscrites au grand livre.

Vérifications de solvabilité et pertes sèches

Le BNPL, comme tout autre crédit, nécessite de vérifier la solvabilité de l’acheteur au point d’achat. Certains prestataires de service BNPL entreprennent des contrôles de solvabilité assez légers, qui sont possibles sur certains marchés et qui ne baissent pas la note de solvabilité du client. Néanmoins, le risque d’accorder un crédit à un acheteur qui pourrait ensuite faire défaut existe toujours. Un client peut passer les contrôles au début de la transaction sans encombre et, pour autant, rencontrer des difficultés financières à un certain moment, obligeant le commerçant à fournir des efforts de recouvrement parfois coûteux.

Abordable

La plupart des prestataires de BNPL ne facturent pas de frais aux acheteurs. En échange, ils facturent des frais aux commerçants, qui sont motivés à vendre et ne sont donc pas réticents à les payer. Évidemment, comme tout système de crédit, des pénalités s’appliquent à l’acheteur en cas de défaut de paiement.

Vision claire

Une transaction BNPL offre une vision claire des futurs mouvements financiers auxquels s’est engagé le client. Les futurs paiements sont liés à un achat en particulier, contrairement aux emprunts par carte de crédit qui se retrouvent comptabilisés au même endroit que les autres dettes. Là, se retrouveront aussi de multiples achats nets de remboursements, ce qui rend l’identification des achats liés à chaque dette difficile.

Plus de flexibilité

En comparaison avec les cartes de crédit, les paiements BNPL offrent plus de flexibilité et des conditions contractuelles plus intelligibles.

L’acheteur peut choisir les modalités de paiement selon le nombre de remboursements et la durée sur laquelle ceux-ci s’étaleront.

Les systèmes BNPL sont semblables aux prêts à paiements échelonnés, courants sur de nombreux marchés comme en Amérique latine, mais l’une des différences fondamentales est la technologie. Les interfaces utilisateur des BNPL sont conçues pour être simples, directes et plus réactives aux questions des clients, ce qui permet à ces derniers de considérer un paiement comme abordable, plutôt que comme une dette avec des taux d’intérêt à payer.

Poids des dettes

Pour les clients, l’accessibilité des achats selon les conditions BNPL peut conduire à de sérieux problèmes de dette lorsqu’ils ne peuvent pas rembourser ou payer les mensualités aux prestataires de BNPL. Comme les clients voient chaque transaction individuellement, s’ils utilisent régulièrement ce service, il peut arriver qu’ils n’aient pas conscience du montant total de leurs dettes. Par conséquent, certains clients font appel à d’autres organismes prêteurs ou à un autre instrument de paiement afin de rembourser leurs mensualités. Aux États-Unis, Reuters rapporte une information de Capital One qui interdirait à ses clients d’utiliser leurs cartes de crédit pour régler des dettes contractées lorsqu’ils achètent des articles sans payer d’avance. Le prestataire de cartes de crédit américain a averti qu’il s’agissait de transactions « risquées ». (Reuters 8 décembre 2020)

Pas complètement gratuit

Même quand les prestataires de BNPL ne facturent pas d’intérêts sur les crédits en cours, il existe généralement un certain nombre de frais desquels les acheteurs devraient être prévenus. Les paiements en retard peuvent entraîner des frais élevés et des frais de service pourraient aussi être facturés pour certains types de transactions ou de contrats. Le Citizens Advice Bureau, un organisme britannique indépendant de conseil, a récemment souligné que les clients avaient payé plus de 46 millions d’euros de frais liés à des retards de paiement en 2020 (BBC 3 septembre 2021).